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Photo du rédacteurMatéo Simoita

Etre heureux en loge

Dernière mise à jour : 22 oct. 2020



C’est un des objectifs que se propose d’offrir le travail maçonnique.

Au Droit Humain, il est même inscrit dans la constitution dans son article 3 :


« Les membres de l’Ordre Maçonnique Mixte International le Droit Humain cherchent avant tout à réaliser sur la terre et pour tous les humains le maximum de développement moral, intellectuel, et spirituel, condition première du bonheur qu’il est possible à chaque individu d’atteindre dans une humanité fraternellement organisée ».

Chacun peut aborder ce sujet d’une façon personnelle et ce que je propose dans ces lignes n’a pas de prétention à être une généralité.


Si je reprends la définition du mot Bonheur (un état durable de plénitude et de satisfaction, état agréable et équilibré de l'esprit et du corps, d'où la souffrance, l'inquiétude et le trouble sont absents), être heureux en loge ne peut être que le résultat d’une interaction entre un être humain (le ou la maçon.ne) et un groupe fonctionnant sur un mode particulier dans un cadre particulier. Ce groupe et ce lieu, c’est naturellement la loge maçonnique.

Cette interaction peut donner un sentiment de bonheur pour la personne concernée et aussi pour d'autres participants mais chaque cas est très personnel.


Comme ce ressenti ne se produit pas à chaque tenue, il est naturel d’essayer de comprendre ce qui se passe ; en analysant à quoi il correspond, on pourrait y trouver quatre ressentis :

  • La satisfaction de partager des valeurs morales qui irradient les sœurs et les frères aussi bien dans leurs personnalités que dans leurs prises de parole,

  • Le ressenti d’une communion au travers des moments de concentration et de recueillement que recèle le rituel,

  • L’impression d’une réalisation collective qui transcende l’individualité.

  • Le curieux sentiment d’apprendre et de comprendre une partie des mystères de la vie.

Globalement, ce sentiment de bonheur se rapproche d’une sérénité ressentie dans une ambiance collective calme et bienveillante.

On n’évoquera pas la place que peut avoir ce temps de bonheur dans la vie de la personne concernée car cela supposerait une longue étude évaluant les différentes situations possibles.

Certains parlent parfois d’égrégore mais le terme est sujet à caution car il peut aussi désigner une « béatitude » créée par une certaine « dépersonnalisation » consécutive à la mise en condition provoquée par la pratique rituélique, ce qui dans certaines pratiques chamaniques peut aboutir à un état de transe.

Le bonheur en loge doit être vécu en pleine conscience ; il ne se confond pas au plaisir ou à une jouissance qui sont d'une autre nature.

L’expérience nous apprend que le sentiment de bonheur induit par cette interaction avec un lieu et un groupe, n’est pas systématique et que, pour le ressentir, plusieurs conditions sont nécessaires ; on distinguera :

  • Les conditions propres à l’être humain maçonne ou maçon, placé dans cette situation de participer à une loge maçonnique,

  • Et celles qui proviennent de la loge concernée.



Les conditions propres à l’être humain maçonne ou maçon


Pour ce qui concerne le franc-maçon ou la franc-maçonne, quatre éléments mériteraient d’être réunis avant de participer aux travaux d’une loge :

  • Ne pas être préoccupé.e ; c’est une condition extrêmement difficile à réaliser tant l’être humain vit sous la pression continuelle de multiples préoccupations ; et chacun sait que la vie contemporaine en a surajouté de nombreuses ! Et pourtant, il faut absolument obtenir cet abandon des idées parasites avant d’entrer en loge ; le rituel évoque « l’abandon des métaux à la porte du temple ! ».

  • Etre en situation de répondre aux exigences du rituel ; on ne peut pas assister à une tenue en béotien ! c’est vrai pour tout participant mais d’autant plus pour les officier.e.s qui ont l’importante responsabilité de faire « vivre » le rituel.

  • Etre en capacité d’écoute : c’est une condition fondamentale qui semble en contradiction avec la participation souvent mise en valeur en étant présentée comme un critère d’une « bonne » tenue ! Les prises de paroles sur les colonnes sont souvent du « bavardage » digne du café du commerce ! La capacité d’écoute va de pair avec une prise de parole responsable et réfléchie ! celle-ci doit rester exceptionnelle !

  • Comprendre le fonctionnement du groupe humain de la loge concernée. Cela devrait être naturel pour les membres de la loge mais en fait c’est souvent difficile d’être « juge et partie » ! C’est souvent une contribution intéressante que peuvent apporter les visiteu.rs. ses en ayant un regard plus objectif ; cet effort de compréhension permet de juger de l’existence ou non d’une réelle ouverture d’esprit dans le fonctionnement de l’atelier ; quand ce n’est pas le cas, la loge semble figée dans une routine qui interdit toute authenticité !

Les conditions propres à la loge concernée

La loge concernée est en situation de pouvoir favoriser le bonheur d’être en loge si elle peut offrir trois éléments :

  • Une bonne maîtrise du rituel utilisé et de l’ordre du jour de la part du ou de la vénérable et des officier.e.s : il s’agit de favoriser la mise en valeur des moments forts du rituel en évitant les « ratés » des cafouillages possibles. De même, un ordre du jour équilibré avec différents types de planches, est un excellent moyen de soutenir l’attention. On associera à cette condition, l’influence que peut avoir la cadre du temple et sa décoration.

  • L’absence de conflits entre les membres de la loge : le moindre conflit peut avoir une influence délétère qui se répercutera inévitablement à un moment ou à un autre et souvent quand on s’y attend le moins !

  • La capacité de faire émerger une idée forte, en particulier du fait de la personnalité des participants : la mixité sociale présente dans la composition d’une loge est un des éléments fondamentaux qui permet d’allier l’authenticité et la connaissance !

Lorsque toutes ces conditions sont réunies, il est possible de se sentir heureux en loge lors d’une tenue maçonnique.

C’est un sentiment particulier qui persiste dans la mémoire après que l’on ait quitté le temple pour retrouver son quotidien. Il nous permet bien sûr de donner du crédit à notre démarche maçonnique en affirmant : « C’est possible ! »

Ce sentiment de bonheur est naturellement fugace car nous savons bien que les réflexions philosophiques sur le Bonheur, d’Aristote à Kant en passant par Sénèque et les Evangélistes, ne sont que l’expression d’un exercice intellectuel coupé du vécu.

Etre heureux en loge, ne serait-ce qu’une fois dans une vie, est un fabuleux stimulant de l’Espérance et de la Persévérance .

Et vous, qu'en pensez-vous ?

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